Moi... et moi

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Vendredi 13 juin 5 13 /06 /Juin 05:37

Le petit extrait d’Audacieuses vous a plu ? On continue alors. Et si je vous racontais le début de l’histoire… Installez-vous confortablement. Vous pouvez vous caresser en lisant, c’est l’avantage du net.

 

L'ample chemise beige tomba sur la chaise longue, le short en jean suivit, le haut du maillot de bain atterrit dans le gazon raz, le slip glissa sur le carrelage bordant la piscine. Dorine souhaitait profiter de sa liberté sans attendre. Et la liberté signifiait se baigner nue.

Sa blondeur se refléta une seconde, juste avant que le corps souple ne fende la surface. La relative fraîcheur lui arracha un frisson de bien-être, sa peau brunie par le soleil ardant de juillet se hérissa de chair de poule. Un chat observa de loin la baigneuse, sans oser approcher l'élément liquide.

Un contrôle difficile retint le bras gauche sous l'eau. Sa montre donnait l'impression de s'alourdir au fil des minutes, mais la personne tant désirée ne venait pas, se laissant désirer davantage encore. Son attention se porta sur le dos droit malgré la cinquantaine affichée, le cou mince et les cheveux grisonnants. La grande baie vitrée ouverte laissait entrer un peu du jardin dans le salon.

– Tu me préviens si ça sonne.

Le fer à repasser sur son socle, Annette se retourna, offrit un sourire à la poupée dont elle avait surveillé la croissance jalousement, telle une seconde mère.

– Evidemment.

 

– Tu ne t'en fais pas, à ce que je vois.

La remarque suscita un vif intérêt, matérialisé par un éclair dans le regard émeraude. Le cœur bondit dans sa poitrine de reconnaître le timbre aigu. Les jeunes filles se défièrent d'un sourire.

– Viens me rejoindre au lieu de dire des bêtises, craqua Dorine. J'ai cru que tu n'arriverais jamais.

– Mon père ne voulait pas me lâcher.

La chute de la courte robe de coton révéla les formes à peine épanouies. La naïade devint voyeuse, se régala des petits seins fiers, glissa sur le ventre plat, se focalisa sur la toison brune taillée en forme de flèche, la pointe vers le bas.

– Qu'est-ce que t'es belle.

Julia dissimula une soudaine rougeur dont le soleil n'était pas la cause, et se laissa glisser dans l'eau. Un seul mouvement de brasse l'amena près de son amie, dont le corps épousa le sien aussitôt.

– T'as ramené tes affaires ?

– Oui…

Deux lèvres brûlantes gobèrent le reste de la phrase, la langue investit la bouche juteuse, elles allaient enfin vivre leur passion sans retenue. Dorine ne parvint pas à se repaître d'un baiser accordé sans conviction, malgré l'alanguissement de sa proie.

– Eh ! Ça t'emmerde que je t'embrasse ?

– Bien sûr que non, au contraire. Seulement Annette pourrait nous voir.

Un rire clair couvrit le chant des oiseux par-dessus la haie de thuyas, et souligna le charme de la timidité.

– J'adore te voir rougir, t'es super craquante. Elle est au courant, ne t'inquiète pas mon trésor.

La peur assombrit le regard noisette de Julia. Si les parents de sa copine savaient, les siens n'allaient pas tarder à se prévaloir de la confidence. Avouer son homosexualité tenait encore de l'impossible.

– T'es complètement folle de lui avoir parlé de nous. Depuis quand ?

– Depuis le début. Annette est une confidente et une amie. Je ne pouvais pas lui cacher.

– Et tes vieux ?

– Non. Personne d'autre ne connaît notre secret.

Dorine égara une main sur un sein, lui offrit la possibilité d'une réaction d'orgueil, couvrit le ventre d'une caresse, s'aventura dans la toison taillée en pointe de flèche. La bouche se colla à une oreille, susurra l'évidence.

– J'ai envie de toi.

– Moi aussi, minauda Julia, mais pas ici.

Les filles sortirent de l'eau sans se presser, en silence afin de mieux se concentrer sur ce désir exprimé.

 

La nouveauté du papier peint bleu roi n'attira aucun commentaire. L'état de la chambre n'intéressait pas les occupantes, focalisées sur les délices promis. Les volets fermés empêchaient le soleil de troubler une pénombre bienfaisante, adoucissait le spectacle des amoureuses à demi-dévêtues.

Julia écarta les pans de la chemise déboutonnée sans la retirer, contempla les seins ronds, dont les pointes se dressaient déjà au milieu des aréoles claires. Sa paume trembla d'en évaluer le galbe parfait.

– Tu es excitante dans cette tenue. Je suis en train de tremper ma culotte.

Incapable de se contenter d'un aveu, Dorine précipita sa belle sur le lit, releva la robe mauve sur les hanches. Le regard se focalisa sur la fente brillante, les effluves intimes charmèrent son odorat.

– De quelle culotte tu parles ?

Un ongle impertinent suivit les contours délicats de la blessure intime, se couvrit de rosée.

– Tu mouilles, dis donc. T'as pas honte ?

Un grognement prouva le désir d'ignorer la question. Le besoin d'amour devenait trop fort.

– Non. Embrasse-moi.

Sans même prendre le temps de répondre, la bouche remplaça le doigt, la langue se fraya un chemin dans les nymphes offertes.

– Oh !

Transcendée par les premiers attouchements, pressée de savoir si sa maîtresse avait tenu sa promesse, Julia la repoussa dans un suprême effort.

– Doucement, chérie. Pas si vite.

Le nez mutin remonta le long de la toison brune. Nul sourire n'étira les lèvres brillantes de suc.

– Tu sais ce que tu veux ?

Les yeux noisette s'imprégnèrent de la vision de son amour, la trouvèrent plus superbe encore après ces deux semaines de séparation forcée.

– Je t'ai dit « embrasse-moi », pas « lèche-moi ».

– Chut. Arrête de déconner, s'il te plaît. Si tu savais comme tu m'as manqué.

– Je sais, mon cœur. Pareil pour moi. Mais c'est fini maintenant, on est ensemble. On peut prendre tout notre temps.

 

Trop tard, Dorine ne souhaitait plus abandonner ce corps alangui malgré les protestations. Sa bouche collée au puits d'amour, une main agile libéra les petits seins de la prison de tissu. Les pointes affolées se dressèrent au milieu des minuscules aréoles.

Une plainte s'envola en guise d'acceptation. Le désir consumait Julia de l'intérieur. Dressée sur les coudes, elle garda les yeux sur la tignasse blonde entre ses cuisses.

– Hum…

La langue fouilla le moindre recoin du sexe au goût suave. La saveur de la mouille charma les papilles trop longtemps sevrées. Les frissons de son amie prouvaient combien le plaisir de recevoir s'accordait avec la joie de lui offrir ce bonheur.

– Han… Oh oui !

Munie d'un tel encouragement, l'officiante se permit d'introduire un doigt dans la grotte onctueuse avant de retirer sa bouche pour reprendre son souffle. Le bassin projeté en avant, la proie s'offrit toute entière.

- Tu aimes ?

Dorine n'attendit pas de réponse, les spasmes de plus en plus fréquents prouvaient la montée du plaisir. Un coup de langue dénicha le bouton de chair, un autre le sortit de sa cachette.

– Ah !

Le cri sonna comme un aveu. La jeune fille ne retint ni son doigt ni sa bouche. Inutile de se modérer, les vacances ne faisaient que commencer. Elle s'acharna à offrir un bonheur rapide, prémices à un été de délices.

Julia se laissa envahir par la vague de chaleur. Après avoir pris son pied, elle pourrait jouir du corps de son amie d'une manière cérébrale. Elle se concentra sur ces phalanges fouillant sa chatte, cette langue endiablée sur son clitoris. Il ne manquait que…

Les iris verts flamboyèrent de l'image de la belle en train de gémir. Le simple fait de regarder son amante en lui faisant l'amour décuplait ses sensations.

– Oh ! Je… je viens !

Poussée par la puissance des émeraudes, la victime ne chercha pas à retenir la jouissance dévastatrice. Un feu d'artifice explosa dans son ventre. Son bourreau ne laissa rien perdre de la liqueur enchanteresse.

Par Mélissa - Publié dans : Ecrits
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